AKAA Fair
  • Adjaratou Ouedraogo,

AKAA Fair

21.10 - 23.10.2022

Foire

Exposition personnelle de Adjaratou Ouedraogo

Dans la perspective du salon Also Known As Africa (AKAA), Adjaratou Ouedraogo a réalisé une résidence cet été à l'École des Filles, espace d'art et lieu de rencontres animé par Françoise Livinec.

Elle a peint 23 œuvres, franchissant un nouveau cap dans son exploration picturale, en travaillant les contrastes de couleurs et la simplification des formes. 

Cette série est l'aboutissement d'un processus de travail singulier que l'artiste a mis une dizaine d'années à élaborer. Celui-ci commence toujours par un travail d'abstraction, une construction de couleurs, formes, équilibres et espaces. Émergeant de son histoire personnelle surgissent progressivement les figures de son enfance traumatique, qu'elle cherche à réparer.

La peintre travaille alors dans les limites de sa toile, comme le sculpteur du chef d'œuvre de la préhistoire « Bison se léchant », la tête tournée vers son corps pour se lécher le flanc. Cette limitation dans l'espace oblige ses personnages à mille poétiques contorsions.

Elle révolutionne les frontières entre l'abstraction et la figuration, invente une écriture vivante et poétique et explore une nouvelle voix dans l'art contemporain africain. 

Elle souhaite changer l'ordre des choses comme l'illustre son œuvre monumentale, le retable Le bonheur n'est pas loin. 

Le bonheur n'est pas loin (275 x 360 cm) est un hommage à la peinture religieuse du XIVème siècle. Adjaratou Ouedraogo a créé une double toile.  

Dans la partie supérieure figure la vie bariolée et éclatante de la famille africaine. 

Dans la partie inférieure des enfants isolés. Tout est une question de cadre : Il suffirait qu'un de ces enfants quittent la misère de la prédelle pour rejoindre l'abondance juste au dessus, et trouver un environnement d'amour, d'attentions, de bonheur.



Les autres œuvres sont autant de manifestes des contraintes créatives que l'artiste s'impose. Dans ses tableaux vifs et colorés, où les personnages saturent l'espace de la toile, on retrouve la polychromie des tissus africains, du wax, à l'image de Klimt, qui a incorporé dans ses œuvres toute l'avant-garde des tissus de la sécession viennoise.