Évènement

C'est à la fin du XIII^e siècle, en captivité à Gênes, que Marco Polo dicte à Rustichello da Pisa le récit de son périple vers la Chine. Ce grand texte du Moyen Age, premier à révéler à l'Occident l'étendue immense de l'Asie, inspire Christophe Colomb deux cents ans plus tard et nous parvient sous le titre : Livre des Merveilles.

Dans son oeuvre, Matthieu Dorval impose la saturation des couleurs dans l'espace comme retour à une perception plus énigmatique du monde à l'époque. L'artiste combine les paradoxes, croyances séculaires et matérialisme contemporain, exiguïté de la boîte et infinité des confins, recomposant ainsi, dans son histoire, les échanges entre Orient et Occident.
C'est dans la profondeur de cette Histoire et l'humanité de ces échanges que le commerce peut se définir avant tout comme un "acte de civilisation".

Douze peintures formant un ensemble continu de la gauche vers la droite évoquent tour à tour le départ de Venise, les zoroastriens adorateurs du feu, l'hiver des montagnes sur les hauts plateaux, les terribles brûlures du Takla-Makan, la nuit du désert faisant entendre ces voix éloignant le caravanier de sa route et le conduisant irrémédiablement à sa perte. Suivent les trois grands fleuves berceaux des civilisations chinoises, Huang He, Yangzijiang, Xi Jiang. Les jardins paradis sur la terre. Les symboles charismatiques chinois que sont le lotus et le cercle. L'omniprésence du rouge puis le retour par mer aux vents favorables de la mousson.