Biographie


Ni Tanjung

(née vers 1930, Bali, Indonésie)

Ni Nyoman Tanjung est une artiste autodidacte. Enfant de paysans, elle n’a eu aucune éducation scolaire. Elle ne sait ni lire ni écrire, mais a appris à filer et à tisser le coton, à fabriquer des offrandes en végétaux, à danser le rejang (danse de temple sacré en l’honneur des dieux) et le legong (danse de cour), ainsi qu’à chanter l’arja (opéra balinais) et apprécie le wayang kulit (théâtre d’ombre).

Elle perd la raison après avoir vécu des évènements traumatiques : l’occupation Japonaise de Indes néerlandaises de mars 1942 à 1945, période pendant laquelle elle a été contrainte à des travaux forcés dans des conditions de pauvreté extrême ; la perte prématurée de trois de ses quatres enfants ; l’éruption du Mont Agung en 1963, considérée par la population comme une colère divine ; les massacres anti-communistes, suite au coup d’état à Jakarta de 1965 et 1966 au début de la ditacture de Soeharto ; son isolement pour «folie» dans les années 1980 où elle restera plus de deux ans attachée à un carcan en bois dans une cabane au milieu de la rizière ; puis la mort de son mari en 2011.

Ce serait à la fin des années 1990 ou au début des années 2000, qu’elle commence à créer. Sa première oeuvre connue et aujourd’hui disparue est une construction spectaculaire de milliers de pierres sur lesquelles étaient peints des visages à la crais blanche. Aujourd’hui, agée de près de cent ans, grabataire, Ni Tanjung reste recluse dans sa petite chambre sans fenêtre, éclairée par la seule lumière faiblissante d’une ampoule nue. Quand arrive la nuit, elle s’adonne à une création enthousiaste à partir de toutes sortes de matériaux de récupération. Réalisés à la craie grasse sur de simples papiers, découpés et assemblés sur des structures complexes de brindilles et de bambous, ses montages multicolores reconstituent l’histoire de sa vie et la culture folklorique balinaise. Elle s’entoure alors de ses créatures qu’elle installe à sa façon, les observe à l’envers dans le reflet de son miroir et leur donne vie à travers des cérémonials de chant et de danse.

Découvertes au début des années 2000 par Made Budhiana, un artiste balinais, puis présentées en Europe par l’anthropologue suisse Georges Breguet, les oeuvres de Ni Tanjung sont intégrées dans les plus importantes collections d’Art Brut. Plusieurs expositions lui ont été consacrées à travers le monde comme à la Collection de l’Art Brut à Lausanne en Suisse, au Lille Métropole Musée d’art moderne, d’art contemporain et d’art brut de Villeneuve d’Ascq en France ainsi qu’au centre culturel Bentara Budaya Jakarta sur l’île de Java et à la Biennale de Jakarta en Indonésie.


Sélection d'expositions


Sélection d’expositions personnelles :

2020        Ni Tanjung, la reine du Volcan Agung, Galerie Patricia Dorfmann, Paris, France
2019        Ni Tanjung, à l’ombre du volcan Agung, Galerie La Fabuloserie, Paris, France

Sélection d’expositions collectives :

2019        IVe biennale de l’Art Brut, Collection de l’Art Brut, Lausanne, Suisse
2019        Outsider Art Fair, Paris, France
2019        Danser Brut, LaM - Lille Métropole Musée d’art moderne, d’art contemporain et d’art brut, Villeneuve-d’Ascq, France
2018        The Origin. History of psychiatry & art brut, Art Museum Versi, Yongin, Corée du Sud
2017        Jakarta Biennale 2017, Jakarta, Java, Indonésie
2014        L’art Brut dans le monde, Collection de l’Art Brut, Lausanne, Suisse
2014        Artist From Elsewhere: Two Art Brut Artist from Indonesia, Bentara Budaya, Bali, Indonésie

Collections publiques et privées :

        Art Museum Versi, Yongin, Corée du Sud
        Collection de l’Art Brut, Lausanne, Suisse
        Lille Métropole Musée d’Art Moderne, d’Art Contemporain et d’Art Brut (LaM),                 Villeneuve-d’Ascq, France
        Museum Bentara Budaya, Jakarta, Java, Indonésie
        Museum der Kulturen, Bâle, Suisse
        Museum Kartika Affandi, Yogyakarta, Java, Indonésie

Films / Conférences filmées :

2013        Voyage à Bali à la rencontre de Ni Tanjung, avec Lucienne Peiry, émission Les Cafés du vendredi
2013        Ni Tanjung, de l’aube à la nuit, d’Erika Manoni, images de Georges Breguet, Julien Magnin, Lucienne Peiry et Satria, musique originale de Cesare Picco, Collection de l’Art Brut Lausanne
2006        L’autel de l’aube de Ni Tanjung, d’Erika Manoni, images de Georges Breguet, Julien Magnin, Collection de l’Art Brut Lausanne




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