École des filles
Leur pas vont ailleurs, de Segalen à Anne Quéméré : Jean-Luc Coatalem, Anne Quéméré et Céline Persin
03.09.2017Été des 13 Dimanches
« Mes pas vont ailleurs », « La passagère de l'Arctique»Rencontre le dimanche 3 septembre à 15h00
« Mes pas vont ailleurs »
Mai 1919. Victor Segalen est retrouvé mort, couché dans un petit bois, au coeur du Finistère. Partant du mystère qui entoure la mort de Segalen, suicide ? accident ?, Jean-Luc Coatalem suit les empreintes de l'écrivain-voyageur, breton, comme lui, Brestois, aussi. Militaire, marin et poète, auteur d'une oeuvre labyrinthique que, de son vivant, personne n'aura soupçonnée.
En 1903, Segalen pélerine sur les traces de Gauguin, aux îles Marquises. En 1905, à Djibouti, sur celles de Rimbaud. En 1909, il traverse la Chine, en jonque, en train et à cheval, et il recommencera. En 1910, il se risque dans le dédale de la Cité interdite de Pékin, derrière un séduisant jeune homme, espion et amant de l'impératrice. Puis il réside seul à Hanoi, rêve au Tibet, et achète son opium. Il meurt à quarante et un ans, dans la forêt légendaire du Huelgoat, un Shakespeare à la main, la jambe entaillée, au-dessus d'un Gouffre, loin de son épouse et de cette autre femme qu'il aime.
Revisitant l'oeuvre de Segalen, les lettres à ses deux amours, ses nombreux voyages, Coatalem fait apparaître les résonances, nombreuses, la complicité littéraire et l'écrivain compagnon, composant par ces prismes mêlés, le roman de sa vie, au plus près d'un Segalen vivant et vibrant.
Jean-Luc Coatalem est journaliste et écrivain voyageur, romancier et essayiste pour qui « tous les voyages finissent en livres et tout part d'une lecture ». Passionné d'art et de graphisme, il a participé en parallèle à des ouvrages ou à des catalogues autour du sculpteur Denis Monfleur aux éditions de la Table ronde, du peintre François Dilasser aux éditions La Navire.
« La passagère de l'Arctique»
Le passage du nord-Ouest dessine sans cesse de nouvelles voies, au fil des saisons et au bon vouloir des glaces. Son itinéraire n'est tracé sur aucune carte, le parcours est risqué et s'y aventurer, plûtot ambitieux". Portrait d'une route mythique, reliant le Pacifique à l'Atlantique, dans les pas d'Amundsen. Une expédition qui fait suite à la "Grande Dérive" dont la mission est scientifique et l'objectif de sensibiliser le public à la fragilité de la banquise. Anne Quéméré relate son périple de l'été 2015, en kayak à travers le Passage du nord-Ouest qui borde l'Artique, où toute navigation régulière était jusqu'à récemment impossible. Par le réchauffement climatique pourtant, c'était un futur territoire de conquête pour les grandes puissances. Au-délà de ces aspects d'une brulante actualité, l'auteur prête aussi sa plume à décrire en chapitres courts et captivants la magie de ses rencontres. Avec l'océan, les éléments (voire les ours...), mais surtout avec les Inuits sédentarisés dont la vision enchante. Ce territoire aussi vaste que l'Europe n'est pas qu'étendues désertes et glacées, loin de là. Le long de cette dernière frontière, ce sont aussi des falaises dorées, des plages de sable blanc ou encore d'innombrables lacs aux eaux turquoises...
Anne Quéméré est née et a grandi en Bretagne. En 2002, elle réalise une première odyssée de 56 jours : la transatlantique à l?aviron en solitaire et sans assistance. Puis en 2004, elle traverse l'Atlantique Nord à l'aviron en solitaire et sans assistance, soit 6450 kilomètres parcourus entre Cape Cod à la Bretagne. Une épreuve redoutable, dans les brumes, les coups de vent, les houles et déferlantes. Elle accomplit ce périple en 87 jours, dans des conditions météo particulièrement pénibles et établit un nouveau record féminin.Puis 2006, sera l'année d'une transatlantique en « kiteboat », en solitaire et sans assistance
Elle publie, en 2016, chez Locus Solus, le récit de son expédition polaire en kayak : La passagère de l'Arctique.