Rencontre avec Maël Bellec, Matthieu Dorval, Bang Hai Ja, Philippe le Guillou et Wei Ligang
  • Matthieu Dorval,

  • Bang Hai Ja,

  • Wei Ligang,

Rencontre avec Maël Bellec, Matthieu Dorval, Bang Hai Ja, Philippe le Guillou et Wei Ligang

09.08.2015

Été des 13 Dimanches

Ecrire sur l'art et peindre pour des mots

A l'occasion de leur venue à l'École des filles, auteurs et artistes confronteront leur point de vue sur la relation de l'art et de l'écriture. La peinture et les mots s'épanouissent ensemble dans la singularité de chaque trait. Quelles sont les diverses voies pour évoquer une oeuvre d'art ? L'écrivain doit-il emprunter la voie poétique ou scientifique ? Et pour le peintre, les mots sont-ils source d'inspiration ou les formes de l'artiste sont-elles illustration des écrits ? Nos invités déploieront toute la richesse de l'histoire de l'Art.

Wei Ligang est un artiste chinois né en 1964. A l'âge de 10 ans, il pratique déjà la calligraphie avec talent et après l'obtention de son diplôme, il se consacre entièrement à cet art. Il a transmis son savoir dans plusieurs universités avant de se passionner pour la peinture. Néanmoins, Wei Ligang conserve toujours un lien indéfectible avec la pratique calligraphique qui influence considérablement son art. Le travail du trait a toujours été un élément essentiel de son évolution artistique. Ainsi les caractères chinois qui se déploient dans ses oeuvres ne sont plus simplement des mots désignant une chose donnée mais l'expression d'une démarche artistique toute personnelle.

Bang Hai Ja est une artiste coréenne installée à Paris depuis 1961. Elle fait partie de la première génération de peintres abstraits coréens. C'est en découvrant ses racines à l'extérieur de son pays qu'elle a su faire évoluer son oeuvre. Par l'utilisation de matériaux tels que les papiers coréens, la terre ocre de Provence ou encore les pigments naturels, l'artiste a su relier habilement l'Orient et l'Occident. Selon elle, la calligraphie est une démarche artistique qui permettrait à l'homme de capter l'énergie lumineuse du cosmos.

Originaire de la côte ouest de la Bretagne, Matthieu Dorval est un peintre de l'humide et du sauvage, du rivage et de l'immense, du mystère et de la plénitude. Ce voyageur solitaire a parcouru les îles irlandaises, la Côte de la Mort en Galice ou encore les archipels de Bretagne. C'est en se rendant aux confins de l'Ouest atlantique que cet artiste collecte la matière nécessaire à son travail. Ses oeuvres, puissantes et généreuses, ne reflètent pas, ne figurent pas ; elles décryptent, pénètrent la trame du paysage dans sa substance et ses racines. Matthieu Dorval a initié une écriture en lien direct avec la nature. L'instantanéité de son geste, la vivacité des couleurs, l'harmonie de ses compositions expriment l'immuable force poétique des éléments.

Maël Bellec, originaire de Lorient et licencié de chinois, est aujourd'hui conservateur au musée d'art asiatique Cernuschi à Paris. C'est en effectuant ses études à l'école du Louvre que Maël Bellec s'est spécialisé en art extrême-oriental. Au-delà de ses missions de gestion, de rédaction et d'organisation d'expositions quotidiennes, ce conservateur s'est toujours intéressé à la sinologie ; il lui faut comprendre l'origine d'une oeuvre, le réseau de contraintes auquel elle a pu être soumise et la manière dont elle a été façonnée par l'artiste.

Philippe Le Guillou est un écrivain français dont les romans sont marqués par les légendes celtiques, le christianisme ainsi que les personnalités historiques et politiques. Chevalier des Arts et Lettres et chevalier de la Légion d'honneur, il a également reçu le Prix Médicis pour Les Sept Noms du peintre en 1997. Dans cet ouvrage, l'auteur s'est d'ailleurs appuyé sur des reproductions d'oeuvres de Loïc Le Groumellec. Se réclamant volontiers de Julien Gracq, Le Guillou accorde une grande importance aux paysages et aux légendes de sa Bretagne natale dans ses romans. Cependant il a toujours été fasciné par le milieu de l'art. Par exemple, il n'a pas hésité à employer le peintre Matthieu Dorval comme narrateur dans son ouvrage Les années insulaires. Pour cet auteur, ce fut « l'occasion de faire des descriptions, de mettre une présence, des images dans [mon] roman».