École des filles


Jeudi 27 juillet  -  Philippe Le Guillou, Philippe Grosos

Jeudi 27 juillet - Philippe Le Guillou, Philippe Grosos

27.07 - 27.07.2023

Été des 13 Dimanches

"Pierres sacrées de l'Armorique", "La philosophie au risque de la préhistoire"

Philippe Le Guillou

"Pierres sacrées de l'Armorique"

L'épisode récent des menhirs de Carnac sacrifiés au profit de la construction d'un magasin d'articles de bricolage a suscité des réactions contrastées. Certains ont manifesté leur émotion et leur indignation, s'enfermant parfois un peu trop dans des considérations administratives ; d'autres ont laissé entendre qu'il ne s'agissait que de très vieilles pierres et que le site de Carnac comportait d'autres alignements, bien plus importants, bien plus beaux…
Cette destruction, qu'elle soit le fait d'une négligence ou d'un acte délibéré, destiné à être tu, est hautement scandaleuse parce qu'elle touche au substrat de notre identité bretonne. Ces pierres furent considérées comme sacrées par nos devanciers, elles ont été l'objet de travaux et de soins, de fouilles et de réflexions que l'on ne saurait regarder comme des éléments secondaires, anecdotiques, folkloriques.
Toutes les pierres de l'Armorique – menhirs, dolmens, allées couvertes, cairns, menhirs christianisés, calvaires, croix érigées à l'intersection des chemins, au bord des routes, au plus secret de la lande, au grand large de la mer et des vents – méritent respect et attention parce ce qu'elles nous livrent quelque chose du mystère de notre histoire et de notre origine.
Dans la continuité directe de mes deux derniers livres bretons, La fin des terres [1] et Le testament breton[2], c'est le témoignage que je voudrais porter à l'Ecole des filles cet été.












Philippe Grosos

"La philosophie au risque de la préhistoire"

Alors qu'elle traite de temps fort anciens, la préhistoire est une discipline récente. C'est en effet seulement au milieu du XIX e siècle qu'a été reconnue « la haute ancienneté de l'homme », et qu'un art mobilier a commencé à être mis au jour. Mais plus encore, ce n'est qu'au tout début du siècle suivant, en 1902, qu'ont pris fin les polémiques autour de l'existence d'un art pariétal. Et si les polémiques d'alors ont pu être vives, c'est que la reconnaissance d'un tel art allait de pair avec celle de cultures non seulement matérielles, mais également symboliques, riches et complexes. Or, pour nous qui aujourd'hui encore pensons souvent que les cultures les plus anciennes sont celles de l'Antiquité, que veut dire être capable de reconnaitre l'existence de cultures préhistoriques ? Pouvons-nous faire des Préhistoriques, qu'ils soient chasseurs-cueilleurs semi-nomades ou même déjà agro-pasteurs, nos ancêtres ? Pouvons-nousnous approprier leur histoire, et la faire nôtre ? Que faire de cet art pariétal dont ils ornèrent leurs grottes, et que faire de ces mégalithes que, pourtant bien plus tard, ils dresseront sur ces sols qui sont aujourd'hui les nôtres ? Sommes-nous vraiment en capacité d'en tenir compte ?


À partir de 15 h

Réservation, ici.

25, rue du Pouly, Huelgoat, 29690