Marie Vassilieff - L'après guerre

Marie Vassilieff

Marie Vassilieff - L'après guerre

du 17 Novembre au 1 Février 2023

Galerie 24 Penthievre

L'après guerre

Réouverture de la galerie le 13 janvier 2023.


À l'automne 2022, la Galerie Françoise Livinec ouvre son nouvel espace parisien situé au 30 rue de Penthièvre, à quelques mètres de la galerie fondée en 2015 dans la même rue (n° 24). Françoise Livinec rend hommage à Marie Vassilieff (1884-1957) en lui consacrant son exposition inaugurale, du 17 novembre 2022 au 18 février 2023.
La réhabilitation actuelle des femmes artistes dans l'histoire de l'art permet de découvrir la place décisive qu'occupait Marie Vassilieff dans la période des avant-gardes. Son oeuvre singulière se place dans les grands mouvements artistiques de la modernité et offre un regard sur l'École de Paris et la communauté artistique de Montparnasse.


 


Marie Vassilieff compose avec une science voluptueuse des portraits de jeunes femmes aux yeux subtils, aux gestes félins, où l?acidité des coloris modernes met un charme qui rachète parfois la brutalité des formes.


Guillaume Apollinaire


Biographie :


Née dans la ville russe de Smolensk en 1884, Marie Vassilieff entreprend d'abord des études de médecine à Saint-Pétersbourg auxquelles elle met rapidement un terme pour se consacrer à l'art. Elle intègre l'Académie des Beaux-Arts de Saint-Pétersbourg en 1903. À cette époque où l'Europe est perçue comme un modèle de développement et d'innovation artistique, l'oeuvre de Marie Vassilieff est fortement marquée de la culture européenne. La même année, elle part voyager en Europe et s'imprègne des différentes scènes artistiques du continent.
Elle s'installe à Paris en 1907 où elle s'inscrit à l'Ecole des Beaux-Arts, et elle suit une formation plutôt classique au sein de l'établissement. En parallèle, elle prend des cours de peinture aux côtés d?Henri Matisse. Dans l'atelier du peintre, elle s'initie notamment au fauvisme, au cubisme et se familiarise avec les nouvelles techniques avant-gardistes.
À partir de 1910, elle participe régulièrement au Salon d'automne et au Salon des Indépendants. Après le cubisme, l'art de Marie Vassilieff évolue vers une forme d'art primitif. Dans les années 1920, l'artiste arrondie les formes et atténue les couleurs de ses compositions.
C'est au sein de la communauté artistique de Montparnasse, alors à son paroxysme, que s'impose Marie Vassilieff. D'abord cofondatrice de l'Académie russe de peinture et de sculpture située avenue du Maine, elle crée ensuite son propre atelier quelques pas plus loin. L'Atelier Marie Vassilieff devient rapidement un lieu artistique majeur, où sont organisées des rencontres entre artistes, intellectuels et élèves. En 1915, elle adjoint une cantine à son atelier, qui s'illustre comme un espace de réconfort et de gaîté au coeur des tempêtes de la Grande Guerre.


La porosité entre les genres et les figures de l'atelier témoigne d'une volonté nouvelle de décloisonnement permanent, entre l'espace privé et l'espace public, comme entre les Beaux-Arts et les arts appliqués. Au coeur de la vie artistique parisienne et mondiale de son époque, Marie Vassilieff demeure l'un des centres de gravité autour duquel évoluent les artistes les plus novateurs de l'époque.
Dans la première moitié du XXème siècle, Marie Vassilieff se révèle être une artiste inclassable, que l'innovation et l'ingéniosité la placent au-devant de la scène artistique contemporaine. Son oeuvre relève d'un style particulier, influencé par les courants contemporains, le cubisme ou l?avant-garde, mais teinté de références à l'histoire de l'art européen et à l'art populaire de son pays natal. La diversité des genres qu'elle manipule (peinture, textile, décors et costumes de théâtre, photographie) vient nourrir son vaste répertoire.
Ses projets, ses inspirations et ses créations témoignent d'une volonté de vivre et d'expérimenter propre à un monde traumatisé par un conflit d'une violence extrême. Femme pionnière, elle incarne un genre nouveau d'artiste. Son parcours atypique est guidé par un besoin perpétuel de renouvellement, au regard de formes d'art diverses et déjà établies. La spontanéité de ses travaux et la frénésie de son énergie créatrice lui ont valu le surnom de « cigale des steppes ». De la furtivité de ses idées naît une oeuvre décisive pour l'histoire de l'art.