Exposition
Ni Tanjung
Wayang
Galerie 30 Penthievre
Ni TanjungÀ l’occasion de l’exposition Dans l’intimité d’une collection. Donation Decharme au Grand Palais, coproduite par le Centre Pompidou, la Galerie Françoise Livinec consacre sa première exposition à l'artiste outsider Ni Tajung (1930-2020), du 3 juillet au 2 août 2025.
Née en 1930 à Bali (Indonésie), Ni Tanjung est une artiste autodidacte issue d’un milieu paysan. N’ayant reçu aucune scolarisation, elle traverse de nombreux événements traumatiques au cours de sa vie. Enfant, elle subit l’occupation japonaise des Indes néerlandaises (1942–1945), durant laquelle elle est contrainte aux travaux forcés. Elle endure ensuite la perte de trois de ses quatre enfants, est témoin de l’éruption dévastatrice du Mont Agung en 1963, puis des massacres anticommunistes qui suivent le coup d’État militaire de 1965. Internée dans une institution psychiatrique dans les années 1980, elle reste longtemps à l’écart de toute reconnaissance artistique.
Ce n’est qu’à la fin des années 1990 ou au début des années 2000 que Ni Tanjung commence à créer de manière intensive. Durant près de deux décennies, elle conçoit plusieurs centaines de figures en papier découpé, colorées à la craie grasse, qu’elle assemble sur des structures de bambou et de brindilles. Suspendues dans l’espace ou tendues entre les murs de sa chambre, ces silhouettes composent un univers dense, peuplé de personnages imaginaires, d’ancêtres réinventés et d’esprits hybrides. À travers un jeu de reflets, Ni Tanjung observe ces créatures à l’envers, dans un miroir, s’intégrant elle-même à cette assemblée mouvante et symbolique. Sa pratique, proche du rituel, mêle gestes du quotidien, mémoire personnelle et mythologie balinaise.
Introduite en Europe par l’anthropologue Georges Breguet au début des années 2000, elle est aujourd’hui présente dans des collections majeures, dont la Collection de l’Art Brut à Lausanne, le LaM de Villeneuve-d’Ascq ou encore le Bentara Budaya de Jakarta.








