Exposition

Avec Haut en couleur, Clarence Guéna signe un retour à la couleur – et, plus encore, un retour au peintre. 

L’artiste offre une nouvelle vie à des canevas brodés anciens, souvent délaissés ou jetés, qu’il intègre dans ses œuvres par un travail de transformation minutieux. Base de son travail, ces textiles sont recouverts de résines puis révélés par un jeu de motifs gravés au laser où les couleurs et les textures des canevas sont remises en lumière. 
Son geste s’inscrit pleinement dans une réflexion sur la mémoire des matières, la récupération et la beauté du réemploi. 

Après plus de quinze ans d’un travail dominé par le blanc, Clarence Guéna réintroduit la couleur au cœur de son processus : un geste à la fois intime et radical. Cette réconciliation avec la couleur, l’artiste la relie à sa première rencontre avec la peinture : le souvenir d’un choc visuel, enfant, face à Agrigente de Nicolas de Staël. 
Longtemps, la couleur a été écartée de sa pratique : reléguée au hasard des strates et des accumulations des canevas et de la résine. Aujourd’hui, l’artiste se confronte de nouveau à ce plaisir originel, approfondissant l’explosion colorée des résines, toujours entre le choix réfléchi et l’imprévisible. 

Les nouvelles pièces présentées à la galerie témoignent de ce besoin de couleur, de ce dialogue renouvelé entre l’œil et la matière. Après avoir travaillé avec des résines blanches, Clarence expérimente les résines de couleur et compose comme un peintre, renouant avec les décisions chromatiques qu’il s’était interdites. 

À l’occasion de cette exposition, la Galerie publie la première monographie consacrée à Clarence Guéna avec le soutien du CNAP (Centre National des Arts Plastiques). L’ouvrage est accompagné d’un entretien de l’artiste avec Léo Guy-Denarcy, commissaire d’exposition et critique d’art, actuellement directeur de l’ESAD de Tours (TALM), avec qui il entretient une complicité de longue date, offrant une plongée dans son parcours, ses recherches formelles et sa réflexion sur la peinture aujourd’hui. 
Haut en couleur marque ainsi une étape décisive : l’exploration de la couleur comme champ d’expérimentation plastique, mais aussi comme retour aux sources de la vocation de Clarence Guéna : entrer dans le fleuve peinture. 

Avec le soutien aux galeries / publication  
du CNAP Centre National des Arts Plastiques